Des résidences nouveau genre

Le milieu immobilier, particulièrement celui des résidences pour personnes âgées, est en pleine évolution. Avec une population vieillissante, “le Québec aura besoin de 5 000 nouveaux appartements par an jusqu’en 2037”¹. Cependant, le marché, bien qu’en pleine croissance, a quelque peu changé : les besoins et les exigences des futurs résidents se sont resserrés, voire précisés, et les normes de sécurité et d’hygiène sont plus strictes. Cela représente donc un défi pour les investisseurs. Outre, une belle opportunité d’affaires, ces derniers peuvent dorénavant révolutionner le marché en offrant des résidences modernes et adaptées aux retraités d’aujourd’hui.

L’un des défis dans la construction de nouvelles résidences est d’offrir des espaces « haute gamme » à des prix accessibles. Un loyer mensuel est en moyenne de « 1 601$ pour un logement standard »². Les nouvelles exigences des futurs résidents, comme la proximité à divers services, un niveau de confort supérieur, l’aspect non institutionnel de leur espace de vie, le besoin de bouger et de rester actifs, sollicitent plus d’investissements. Afin de répondre adéquatement à ces demandes de qualité et la diversité de leur lieu de résidence, le marché se tourne vers la construction de projets résidentiels multiples. La plupart des nouvelles constructions comptent plus de 100 unités par résidence. L’amalgame de plusieurs logements ainsi que la standardisation des services à travers les différentes résidences d’un même groupe permettent d’offrir des espaces haute gamme à des tarifs moindres.

Un autre défi qui préoccupe les acteurs du marché est celui d’attirer des retraités de plus en plus jeunes. « Le mantra de l’industrie : attirer les retraités à un âge le moins avancé possible et conserver ses résidents le plus longtemps possible »³. Pourquoi? Pour instaurer une nouvelle culture et une vision différente face aux résidences. Le désir est de s’éloigner de l’image rétrograde des maisons de retraite et se différencier des centres d’hébergement. L’idée est d’instaurer une vision à long terme chez les futurs résidents. Alors qu’à l’heure de la retraite certains déménagent de leur propriété actuelle vers une nouvelle (maison ou condo) et que d’autres se retrouvent locataires, les résidences tentent de se réinventer afin d’attirer ces nouveaux migrateurs dans leur domaine. Planifier et s’installer dès sa jeune retraite afin de vieillir et évoluer dans un même environnement. Faire de son intégration en résidence un choix plutôt qu’une obligation. Les nouvelles constructions sont dans cette lignée. Offrant non seulement un environnement moderne, elles proposent aussi des centres multiservices permettant aux résidents de jouir de leur autonomie et de leur dynamisme. L’établissement de ces résidences dans les zones urbaines assure l’accessibilité à diverses commodités mais surtout une proximité de la famille et des amis. Il est important pour les jeunes retraités de conserver leurs relations avec leurs proches et de côtoyer diverses générations afin de briser l’isolement et la stigmatisation.

Ces résidences nouveau genre désirent offrir autant sinon plus de liberté aux résidents en diminuant leurs responsabilités domestiques tout en valorisant leur statut de personnes âgées. Du moins, tel est l’objectif d’un projet comme le Lib Boisbriand, un projet multi-résidentiel prévu dans le quartier du Faubourg Boisbriand. Initié par Bâtimo, Construction Voyer et le Fonds immobilier de solidarité FTQ ce projet devrait être habitable dès le printemps 2017. Destiné à une clientèle de 55 ans et plus cet immeuble résidentiel représente tous les points énoncés plus haut : qualité supérieure de la construction et des espaces, facile d’accès, situé à proximité de plusieurs services et d’activités extérieures, etc. Inspiré directement de la génération des baby-boomers, le projet tient à incarner un mode de vie libre, un esprit zen, un abandon des contraintes et une vision optimiste de l’avenir.

Vivre en résidence en 2016 ne représente plus les mêmes défis et les mêmes perspectives qu’il y a 10 ans. Le marché a su s’adapter à la réalité de la nouvelle génération de retraités qui est, de façon générale, plus active. Les propositions de l’industrie ne représentent pas un fatalisme en soi mais plutôt une nouvelle ère de vie. Une option intéressante à la Liberté 55.

Référence à l’image à la Une : Lib Boisbriand

Source : Les Affaires, 2 avril 2016

¹GAIGNAIRE, Anne. Les Affaires, Dossiers, Immobilier : résidences pour aînés, Les promoteurs diversifient leur offre, p. 20. 2 avril 2016 – no12 – 40 pages.

²GAIGNAIRE, Anne. Les Affaires, Dossiers, Immobilier : résidences pour aînés, Les promoteurs diversifient leur offre, p. 20. 2 avril 2016 – no12 – 40 pages.

³GAIGNAIRE, Anne. Les Affaires, Dossiers, Immobilier : résidences pour aînés, Le mot d’ordre : rajeunir la clientèle, p. 24. 2 avril 2016 – no12 – 40 pages.