Fille unique à l’étranger : une aînée seule et isolée

Partage de Caroline Thibault, conseillère du territoire des Laurentides

La situation de Mme Héroux, 83 ans, ancienne infirmière-chef, a particulièrement touché Caroline.

En décembre 2018, Caroline reçoit la demande de sa fille unique qui vit à l’étranger. Vu la distance qui les sépare, elle se dit inquiète et se sent impuissante face à la situation de sa mère. Elle ne prend plus soin de sa personne, ne sort plus, ne cuisine plus et consomme de l’alcool régulièrement. La fille de Mme Héroux ne peut être présente à temps pour entreprendre la recherche d’une résidence ou pour le déménagement. Caroline travaillera donc avec elle à distance et en collaboration avec la travailleuse sociale de madame afin d’être à l’affût de tous détails importants.

La rencontre à domicile

La recherche d’un nouveau milieu de vie sécuritaire pour Mme Héroux urge et Caroline en fait le constat lors de sa visite à domicile. Assise au saut du lit, le verre de vin rouge sur la table de chevet, Mme Héroux se trouve dans un état vulnérable. Les aliments dans son frigo sont périmés… Elle n’a rien de salubre à manger. Caroline, se doutant de ce qui l’attendait, lui avait apporté un muffin et un café. Avec l’accord de Mme Héroux, Caroline commence ses recherches.

La recherche du milieu de vie

Puisqu’il est délicat pour Caroline de faire le choix de la résidence sans la présence d’un proche, elle trouve une solution qui pourra à la fois redresser la situation jusqu’à l’arrivée de la fille de madame tout en leur laissant le libre choix de la résidence. Elle pense à une résidence qui pourra accueillir madame à la fois pour un court séjour et de façon permanente si le lieu lui convient. Caroline s’empresse donc de joindre le conseiller en location de la résidence en question. Il lui mentionne que si l’évaluation se passe bien, Mme Héroux pourra être admise le jour même.

Le jour de l’évaluation

Le matin du 21 décembre, Caroline se rend chez Mme Héroux afin de l’amener à la résidence. Caroline constate que madame n’a pas de vêtements propres à mettre dans sa valise… Elle se rend donc à la pharmacie afin de lui procurer une chemise de nuit et des sous-vêtements afin qu’elle puisse dormir dans une tenue soignée si elle est admise.

La consommation d’alcool : un frein à l’admission

À l’évaluation, la directrice des soins de la résidence se montre réticente vu la consommation régulière d’alcool de madame. Caroline ne cache rien et explique qu’il faut lui donner une chance. La directrice finit par accepter Mme Héroux pour un court séjour. Caroline demande d’ajouter aux services un bain supplémentaire afin que Mme Héroux puisse dormir confortablement dans sa chemise de nuit propre dès le premier soir.

L’arrivée de la fille de Mme Héroux

Peu de temps après l’admission de Mme Héroux, sa fille arrive de l’étranger. Elle constate que sa mère se sent bien dans son nouvel environnement et qu’elle souhaite y rester. Ravie du choix de la résidence, sa fille complète le déménagement et procède à la signature du bail. Elle est très reconnaissante envers Caroline, car elle sait que sa mère est bien et en sécurité.

Dénouement heureux

Au suivi, Caroline apprend que Mme Héroux s’abstient de consommer de l’alcool depuis 10 jours et qu’elle se porte bien. Elle n’est plus seule ni isolée. L’implication de Caroline et l’encadrement assuré par le personnel de la résidence ont complètement changé la situation de Mme Héroux.

L’histoire que nous partage Caroline témoigne que le travail d’une conseillère, c’est bien plus que la recherche d’une résidence. Être conseillère, c’est faire preuve d’humanisme et d’empathie. Être conseillère, c’est tout simplement une vocation!