Dans quelle RPA vivre en Mauricie et au Centre du Québec?

En Mauricie et au Centre-du-Québec les besoins d’hébergement en RPA se font de plus en plus importants. Vivre en RPA signifie beaucoup de deuils auxquels s’ajoutent beaucoup de stress et d’inquiétude.

Dans mon secteur, Mauricie et Centre-du-Québec, je remarque plusieurs enjeux:

Sur l’ensemble des baux signés en 2023,

  • 19% sont autonomes
  • 37 % semi-autonomes
  • 44% non autonomes.

Les demandes d’hébergement pour aînés en Mauricie et Centre-du-Québec sont beaucoup plus élevées pour des gens en perte d’autonomie. Soit au niveau cognitif ou physique, ou les deux. Ce qui signifie environ 81% des demandes. Par contre, les résidences offrent une capacité d’accueil de moins de 10 % de leurs infrastructures pour les personnes en perte d’autonomie.

Nous savons que, par exemple, les gens qui ont des troubles cognitifs demandent beaucoup plus d’attention. Les besoins sont pratiquement d’une préposée pour 6 personnes. Alors qu’en général, les RPA ont une seule préposée pour 15 personnes et même plus.

Les RPA prisent entre l’arbre et l’écorce

Les RPA doivent clairement embaucher plus de personnel. Pénurie de personnel et inflation imposent des attentes salariales plus élevées. Les revenus des aînés n’augmentent pas. Alors les RPA sont prises entre l’arbre et l’écorce. Devant l’impossible, les RPA sont contraintes d’augmenter les tarifs de leurs unités de soins pour arriver à tout faire fonctionner de façon adéquate et sécuritaire. Et aussi de répondre aux normes exigeantes du ministère. Mais les besoins augmentent. Ainsi que le vieillissement de la population. Étant prises entre l’arbre et l’écorce, les RPA ferment leurs unités de soins. C’est normal. Qui veut gérer tout ça en étant à perte ?

Donc dès qu’un résident demande un peu plus de temps pour la gestion de ses besoins, il doit être relocalisé parce que l’offre de service n’atteint pas le niveau de services nécessaire.

Le résultat de cette conjoncture : Des résidences aux allures de bâteau de croisière

Pour se tourner vers la rentabilité, les RPA offrent des milieux de vie « autonomes ». Très dynamiques, de belles bâtisses neuves avec des aires communes et des loisirs et activités qui permettent une belle socialisation. C’est bien beau, mais les personnes autonomes préfèrent rester dans leur maison. Aller vivre dans une RPA ‘’autonome’’ leur donnent l’impression qu’ils vont payer pour des choses dont ils n’ont pas besoin (ex: Golf virtuel, activités, etc.) Le besoin d’aller vivre en RPA se fait sentir surtout lorsque leur condition de santé physique et cognitive demande assistance.

Ratios d’unités avec soins versus unités autonomes

Les ratios appartements autonomes versus unités de soins de ces immeubles sont moins de 10% du total des unités locatives. Certaines RPA n’ont pas d’unités de soins dutout. Chaque RPA devrait avoir au moins 25% des places en unités de soins.

Pour pallier aux difficultés que rencontrent les aînés tel que l’aide à l’hygiène, la gestion de l’incontinence, la gestion de la médication, l’aide à l’habillement, l’aide ou l’accompagnement dans les déplacements, etc.

L’offre de services et milieux de vie pour ces personnes est presque inexistante actuellement. Les dirigeants de RPA n’arrivent pas à embaucher le personnel nécessaire et assumer la responsabilité qu’exige une clientèle en plus grande perte d’autonomie. De plus, les gens ont du mal à s’adapter à vivre en unité de soins. Même si de plus en plus de milieux sont familiaux, il reste que le pattern est souvent rigide et à caractère institutionnel. Trop de tâches pour le nombre d’effectifs. Les gens se sentent bousculés. Le manque d’effectif fait en sorte que pour arriver à tout faire, nous utilisons des plans de travail qui correspondent à ceux en milieu hospitalier. Ce qui rend le milieu de vie plus institutionnel et moins convivial et chaleureux que ce que souhaite la majorité des aînés. Cela retarde leur décision de vivre en RPA. Ils ont une image négative de ces milieux de vie.

L’offre actuelle des RPA ne répond pas aux besoin des personnes en perte d’autonomie

Dans les RPA ou les services d’aide à la personne sont offerts, la facture explose. La majorité de nos aînés n’ont pas les moyens de vivre dans une RPA qui facture au-delà de 4000,00$ par mois. Alors les gens demeurent dans leur maison beaucoup trop longtemps. Se mettent en danger. Cela contribue à la perte de leur autonomie cognitive. Vivre dans l’isolement et dans l’ennui cause aussi de l’inquiétude à leurs proches. C’est un cercle vicieux.

Le crédit d’impôt maintien à domicile des aînés

Le gouvernement aide légèrement avec le crédit d’impôt pour le maintien à domicile. Et la population sollicite davantage les CLSC pour recevoir l’aide nécessaire. Mais ce n’est pas suffisant. Les demandes abondent, le personnel est insuffisant et les revenus des aînés ne suivent pas.

Le rachat de service du gouvernement

Oui, le gouvernement aide un peu les petites RPA avec le rachat des services à se sortir la tête de l’eau. Mais la population a besoin de RPA qui offrent beaucoup plus de services évolutifs dont les limites d’accueil se rapprocheraient davantage de celles des CHSLD publics. Le temps d’attente pour intégrer un CHSLD public peut être long ou se faire de façon précipitée. C’est perturbant.

Si les RPA étaient en mesure d’offrir l’assistance adéquate et sécuritaire à leurs résidents jusqu’à un niveau 4*, la qualité de vie de nos aînés serait grandement améliorée.

RPA avec certification de niveau 4. Source : Registre des RPA du Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec.

La relocalisation obligée

Ou alors, dans l’urgence, nos aînés doivent s’éloigner de leurs proches. Ils sont déracinés de leur ville et village. Je me questionne! Le gouvernement attribue des certifications aux RPA. Ils étudient toutes les opérations administratives et fonctionnelles des RPA. Ces certifications ne viennent-elles pas confirmer que le gouvernement peut faire confiance aux gestionnaires des RPA?

Le Gouvernement peut-il être d’un meilleur soutien et offrir plus d’argent pour payer le personnel qualifié.

Des idées

Est-ce que le métier de préposé aux bénéficiaires devrait être rémunéré par le ministère ? Peu importe l’établissement dans lequel il travaille? Ou offrir aux résidents de RPA (en perte d’autonomie, peu importe l’âge) de payer une plus grande partie des frais reliés à leurs soins personnels.

Alors si les RPA sont suffisamment qualifiées pour être certifiées par le Ministère, pourquoi le Ministère n’offre pas un support financier plus important à ces RPA afin qu’elles puissent payer le personnel qualifié et suffisant à la tâche ?

Les places au Public en Mauricie et Centre-du-Québec

Les places en CHSLD public ou en R.I sont encore plus limitées. Maintenir une personne en CHSLD peut coûter au trésor public jusqu’à 10 833 $ par mois*. Est-ce que ça serait moins coûteux de garder nos aînés en RPA plus longtemps ?

Le ministère aurait intérêt à aider financièrement davantage nos aînés et les RPA et moins investir dans la construction de nouveaux immeubles coûteux comme les maisons des aînés par exemple.

Le gouvernement a besoin des RPA et les RPA du gouvernement. Les immeubles sont déjà là ! Les RPA ! Il faut aider les RPA à offrir davantage de places en unité de soins. Les RPA ont besoin de ressources financières pour engager du personnel compétent.

Source: Selon un rapport rédigé par le Pôle santé HEC Montréal pour le Commissaire à la santé et au bien-être en 2021, les coûts par jour-présence dans les différentes catégories de centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) publics varient entre 260 $ et 357 $, ce qui représente une somme annuelle pouvant dépasser 130 000 $ par personne. De cette somme, un montant allant jusqu’à 185 $ est réservé à l’alimentation, l’hébergement et l’administration, ce qui représente plus de 67 000 $ annuellement par personne.

L’avenir des RPA

Selon mon expérience, les RPA devraient être inspirés de plans plus européens. C’est-à-dire: des unités ou les gens peuvent circuler librement. Sans jamais être confrontés à des portes barrées. Qu’il y ait plus de souplesse. Un milieu de vie qui correspond à leur habitudes de vie. Très souvent, dans ces moments-là, on ne leur demande même pas leur avis. On exécute une tâche.

Des formations aux soignants sur l’approche relationnelle qui respecte l’identité, l’estime de soi et l’autonomie seraient un ajout significatif.

Les plans de soins devraient tenir compte des soins psychologiques tout autant que des soins corporels. Par exemple, permettre un animal de compagnie afin de recevoir de l’affection. Avoir la possibilité de participer à certaines tâches domestiques, culinaires, botaniques. Favoriser le sentiment d’être encore utile. D’être valorisé et d’avoir encore un certain contrôle sur leur vie. Pour plusieurs, les activités de bingo, jeux de poches, etc… ne suscitent aucun intérêt. Les confrontent à leurs pertes d’autonomie alors que les activités de vie quotidienne et domestique (encadrées) les valorisent et maintiennent leurs acquis. Les fait se sentir vivant.

Normes du Ministère

À mon avis, certaines normes établies pour la certification des RPA sont trop exigeantes. Diminue la qualité du temps attribué aux soins. Met l’accent sur la tâche plutôt que sur la personne. Il y a matière à améliorer la productivité dans nos Ministères.

Comment je réussi à aider dans tout ça en tant que Conseillère RPA Mauricie – Centre-du-Québec

La vie continue lorsque l’on vieillit et que le choix d’un nouveau milieu de vie s’impose. Nous souhaitons garder notre identité, notre autonomie et le contrôle sur nos vies. Ce n’est pas une honte d’avoir des besoins reliés à la perte d’autonomie. Que ce soit au niveau du budget, des organismes, des particularités des résidences qui s’offrent à eux, mes réponses à leurs questionnements les rassurent et leur permettent de passer un temps de qualité avec leurs proches.

On aide les intervenants du réseau de la santé

Les professionnels de la santé et intervenants sociaux ont l’expertise nécessaire pour faire une bonne évaluation des besoins de l’aîné en perte d’autonomie. Et nous les conseillères en RPA, nous offrons notre aide dans le repérage des RPA compatibles aux besoins. Nous travaillons en collaboration avec les professionnels et dans le respect de leurs recommandations.

Quels sont les prix des loyers en RPA en Mauricie et Centre-du-Québec en 2023 ?

Selon les données compilées par Résidences Québec le prix moyen des loyers incluant les services dans la région de la Mauricie et Centre-du-Québec en 2023 est 2349.34$

Ces données sont basées sur la totalité des baux signés en 2023.

 

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