Une solution à la pénurie de main-d’œuvre ?

Le groupe de résidences Les Bâtisseurs l’a trouvée: le recrutement international

Le groupe de résidences québécois Les Bâtisseurs possède 15 résidences pour personnes âgées certifiées dans plusieurs régions du Québec.

Voici la petite histoire d’entrepreneurs créatifs qui ont trouvé des solutions concrètes au manque cruel de préposé(e)s aux bénéficiaires.

La bougie d’allumage

La résidence Les Bâtisseurs de Baie-Saint-Paul a le privilège d’avoir parmi ses résidents des membres d’une communauté religieuse, les Petites Franciscaines de Marie. Cette communauté est encore présente sur l’île de Madagascar, où les sœurs résidentes de Baie-Saint-Paul ont fait plusieurs missions humanitaires. La communauté est convaincue que la solution au manque de main-d’œuvre se trouve parmi la population de Madagascar.

Madagascar

La population malgache en quelques mots : 25 millions d’habitants, 20 % de francophones, 40 % de chrétiens, population jeune, taux de chômage de 80 % pour la force vive (25 à 35 ans).

Madagascar est l’un des pays les plus pauvres au monde avec 75 % de la population qui vit avec moins de 1,90 $ par jour.(Source : banquemondiale.org).

Chez Les Bâtisseurs comme partout au Québec, la problématique du manque de personnel est connue depuis longtemps.

L’embauche d’un directeur des ressources humaines

En 2019, , M. Sébastien Gauthier, président du groupe de résidences Les Bâtisseurs, prend le taureau par les cornes et engage monsieur Érik Roby comme directeur des ressources humaines.

M. Roby possède de l’expérience en recrutement international. Le groupe détermine qu’il aura besoin, pour l’ensemble de ses résidences, de 58 préposé(e)s aux bénéficiaires (PAB).

Monsieur Roby approche la firme de recrutement Solution mobilité internationale (SMI) pour organiser le recrutement. Ensemble, ils organisent des affichages de postes de préposé(e)s aux bénéficiaires à Madagascar.

Ils reçoivent 1150 CV.
Un premier tri de 200 CV est fait. 73 candidats sont retenus.

Les entrevues à Madagascar

Monsieur Roby et SMI se rendent à Antananarivo, capitale de Madagascar, pour interviewer les candidats. Ils découvrent des gens d’un savoir-être et d’un savoir-faire exceptionnels. Des aides-soignants (équivalent de préposés) avec de grandes compétences techniques qui connaissent des pathologies peu connues ici : rage, malaria, peste, lèpre, mais aussi hypertension, diabète, Alzheimer, grippe…

Ils engagent 59* candidats. Certains sont médecins. Ils deviendront chez nous des « super PAB ». Il y a beaucoup d’émotion. Des candidats pleurent à chaudes larmes, heureux d’être choisis et de venir travailler au Québec.

Pourquoi 59 ?

*Le dernier candidat choisi est allé à l’entrevue avec sa femme, elle aussi aide-soignante, qui l’attendait dans le hall de l’hôtel. Les intervieweurs décident de les engager tous les deux. Il y aura des couples qui viendront travailler ensemble pour aider les résidents du groupe Les Bâtisseurs.

Novembre 2019

Tous les dossiers sont pilotés avec une firme de recrutement et un avocat en immigration. Ils sont déposés auprès des instances gouvernementales…

L’intégration

Les candidats qui arriveront au Québec auront des permis de travail de 2 ans fermés (permis pour travailler dans un poste précis, pour un seul employeur). (Source : Immigration Canada, Les types de permis de travail).

Reloc Québec s’occupera, avec Érik Roby, d’intégrer les nouveaux arrivants et de leur trouver de l’hébergement. Déjà des employés se sont proposés pour organiser des comités d’intégration.

En date du 24 avril 2020, on attend toujours les PAB…

Sans la crise de la COVID-19, les travailleurs seraient sur le point d’arriver et seraient bientôt à pied d’œuvre pour soutenir le personnel et la sécurité des résidents du groupe Les Bâtisseurs.

Est-ce que ce personnel qualifié pourra être considéré comme « travailleurs de services essentiels » comme le sont les travailleurs de l’agriculture ?

Nolisera-t-on un appareil pour les amener et leur permettre d’aider à la situation ?

Il le faut.